Après avoir réussi à s’arracher à l’étreinte de Réléna (mais comment avait-elle réussi à se libérer pour l’accompagner à l’aéroport ?), Heero embarqua. Une fois à bord il chercha sa place et s’assit à côté d’un jeune homme qui releva la tête de ses mots croisés pour lui demander :
- Toujours vivant ?
- Moques-toi. C’est pas toi qui a passé deux semaines en enfer.
- Aïe. Réléna a pas du apprécier que tu partes en vacances sans elle. Tu lui as dit avec qui tu partais ?
- Pas fou. Elle aurait été capable d’organiser des tentatives d’assassinat sur sa personne pour m’obliger à rester. Je lui ai dit que j’avais besoin d’être un peu seul pour réfléchir et essayer de faire sortir l’humain sous le soldat. En plus, elle ne t’aime pas trop. Elle oubliait souvent de t’envoyer une invitation pour les réceptions qui nous concernaient. Heureusement je m’en suis aperçu et je t’en gardais toujours une.
- Je suis heureux d’apprendre que tu pensais un peu à moi.
- Sinon je n’aurais jamais pu te voir.
- Je te manquais ?
- Baka.
- Mais un baka adorable. Ah… trois semaines de vacances avec toi, j’ai l’impression de toucher le paradis. Je vais t’apprendre à profiter de la vie.
- Hn.
- Je saurais te faire parler.
- Toujours pas satisfait, alors que je parle dix fois plus qu’avant ?
- Pas tout le temps et ça dépend sur quel sujet. Sois certain que j’apprécie tes progrès à leur juste valeur. C’est juste que j’adore entendre ta voix.
- Baka.
- Trop court.
- Duo no baka, ça te va ?
- Te paierais-tu ma tête par hasard ?
- Qui t’as mis cette idée dans la tête ?
- Tu crois que j’ai pas vu ton petit sourire en coin ? Et arrête de rire avec tes yeux.
- Rire avec mes yeux ?
- Oui. Tu ris plus avec tes yeux qu’avec ta bouche. Je l’avais remarqué pendant la guerre. Quand je faisais l’andouille tu ne souriais jamais, mais quelques fois j’ai surpris une lueur amusée dans ton regard.
- Décidemment, tu étais bien le seul à voir ce qu’il y avait sous le soldat.
- Je ne voyais pas grand-chose, mais l’envie de devenir ton ami me motivait assez pour continuer d’essayer d’ouvrir ta carapace. Et mes efforts ont été récompensés, même si j’ai cru te perdre quand Réléna t’a accaparé.
- Gomen. Je n’ai jamais voulu te faire de la peine.
- Je sais. Je ne t’en veux pas, tu n’avais pas conscience à quel point tu étais important pour moi. Et j’avais peur de te perdre si tu découvrais que je t’aimais.
- Tu ne me perdras jamais. Je ne comprenais pas pourquoi ton absence me faisait mal. Maintenant je sais que je tiens beaucoup à toi. Je ne sais pas si je t’aime comme toi tu m’aimes mais j’aimerais rester près de toi aussi longtemps que possible. Je me sens bien avec toi.
- J’en suis heureux. Moi aussi j’aimerais pouvoir toujours être avec toi. Je t’aiderai à comprendre ce qu’est l’amour et quels sont tes sentiments exacts. Avoir ton amitié est déjà merveilleux.
- Tu es le meilleur ami que je pourrais avoir. J’espère que je pourrai te rendre tout l’amour que tu m’offres.
- J’en serais ravi. Mais je ne veux pas que tu te forces au-delà de tes sentiments. Compris ?
- Oui. Et je crois que j’ai compris autre chose. Je ne suis pas amoureux de Réléna et je ne le serai jamais. Elle est gentille et forte, mais elle n’a jamais su me comprendre vraiment et atteindre mon cœur. Je ne suis même pas sûr que son amitié me manquerait.
- C’est pas pour me déplaire. J’avais mal au cœur à chaque fois que je la voyais t’enlacer pour danser.
- Je ne me rendais pas compte à quel point je pouvais te faire souffrir.
- C’est du passé. Tu ne l’as pas fait sciemment et je suis sûr que tu sauras te faire pardonner.
- Comment ?
- Hm… en lâchant ton laptop au moins quelques heures par jour pour être avec moi ?
- Baka. Comme si j’allais te laisser en plan pour un ordinateur.
- (les yeux malicieux) Tu m’as souvent fait le coup pendant la guerre.
- Les missions étaient mon unique priorité alors.
- Et maintenant ?
- C’est toi.
- Et tu es mon unique centre d’intérêt.
- Dit-il en lorgnant les tartines de Nutella qu’un gamin s’apprête à engloutir de l’autre côté de l’allée.
- Maieuh !
- T’inquiètes, tu pourras avoir les deux.
- C’est vrai ? Je vois déjà où je vais te tartiner de Nutella. Hmm…
- (détourne la tête en rougissant) Hn.
- Tu sais que tu es mignon quand tu rougis ?
- Hn. Je… je ne sais pas comment on fait…
- Je t’apprendrai. Mais ne brûlons pas les étapes. Une relation commence toujours avec des baisers et des câlins. Les choses avanceront d’elles-mêmes quand nos cœurs auront appris à battre ensemble.
- Merci.
- De rien mon amour.
- (rougit) …
- (sourit) Bon je suis désolé de t’abandonner mais je vais faire une sieste, je suis trop fatigué.
- Tu as mal dormi cette nuit ?
- Ben… j’ai fait mes bagages et j’ai mis tout en ordre pour mes trois semaines d’absence alors…
- Tu t’y es pris à la dernière minute quoi. Tu aurais pu commencer le matin.
- Je dormais.
- Tu t’es levé à quelle heure ?
- … quatre heure ?
- De l’après-midi ? C’est plus une grasse-matinée, c’est une grasse-journée. Je ne te savais pas marmotte à ce point.
- La marmotte t’enseignera combien comater au lit peut être agréable. Surtout en bonne compaaA(baille)Aagnie.
- La marmotte va surtout fermer les yeux et se taire pour dormir. Je ne pourrai pas te porter en plus de mes bagages et surtout de tes bagages.
- Comment ! Mais où est passée ta perfectitude ? Moi qui pensais que tu pouvais tout faire.
- Baka.
- Tiens j’ai oublié de les compter ceux-là.
Heero soupira, amusé, et tira Duo vers lui, posant sa tête sur son épaule.
- Dors.
Duo bloqua une seconde avant de sourire et de fermer les yeux, ne tardant pas à s’endormir la tête nichée dans le cou d’Heero. Heero sourit. Il se sentait tellement bien avec Duo. Il avait l’impression d’être autre chose qu’un soldat. Son cœur s’emplissait de sentiments et d’envies que le natté l’aiderait sûrement à comprendre. Heero était de plus en plus sûr de sa décision. La guerre appartenait au passé, et pour redémarrer une nouvelle vie il n’avait pas besoin seulement de paix, il fallait qu’il s’éloigne de ceux qui avaient besoin du perfect soldier et il avait besoin de quelqu’un pour le guider. Duo n’était-il pas la meilleure personne ? Surtout qu’Heero commençait à se demander s’il n’était pas amoureux du baka. Il embrassa Duo sur le front et passa le reste du vol à le contempler. Endormi, Duo était vraiment kawaï.
TZUSUKU